Elle se révèle d’abord utile pour protéger la ville, installée depuis le haut Moyen Age sur son promontoire rocheux entouré d’eau sur trois côtés. Ensuite, l’utilisation économique de la rivière supplante peu à peu son intérêt défensif.
Au XVIe siècle, l’énergie de ses eaux est ainsi à l’origine de la première industrie de la ville: un moulin. De même, à la fin du XIXe - à l’ère de la fée électricité - un barrage est construit en amont afin d’éclairer la ville et de faire fonctionner le tout nouveau tram.
De son côté, l’usage domestique de l’eau a traversé les âges. La première fontaine de la ville est construite à la fin du XVe siècle, à la demande des soeurs Clarisses. Pourtant, jusqu’au XVIIe, la cité n’est alimentée en eau que grâce à des citernes, creusées à même le roc. En temps de sécheresse, les habitants doivent alors aller s’approvisionner de l’autre côté de la ville, au lieu appelé « le Puisoir ».
Au XVIIIe siècle, le docteur Jean-André Venel, pionnier de l’orthopédie, a besoin pour son hôpital de plus d’eau que ce que la municipalité peut lui fournir. Cet ingénieux personnage crée alors un système de poulies à godets pour remonter de l’eau de la rivière vers son établissement, qui est installé en surplomb.
Aujourd’hui, l’Orbe n’est plus exploitée par les Urbigènes. Des barrages existent bien encore, mais il ne reste des moulins que les malheureux silos sur la rive droite et quelques pierres de meules, qui gisent au fond de la rivière.