L’aménagement d’un plan d’eau supplémentaire entraîne une diversification des habitats propices aux amphibiens. Les quinze espèces de batraciens que compte la Suisse ne se reproduisent pas nécessairement dans le même type d’étang. Si les plus communs - comme la grenouille rousse, le crapaud commun et le triton alpestre - sont peu exigeants, d’autres espèces, plus rares, sont plus sensibles. La rainette verte, le sonneur à ventre jaune ou encore le triton palmé ont ainsi besoin d’une eau chaude, exposée au soleil et peu profonde.
Les étangs sont parfois créés par les rivières au cours naturel. Elles modifient leur tracé au fil des ans par une lente érosion des berges ou en changeant de lit suite à une crue. La topographie du terrain bordant le cours d’eau est ainsi modifié. Certaines dépressions se transforment alors en étangs, qui sont approvisionnés par l’eau des pluies, par la nappe phréatiques ou par les crues.
Dans son élan de domestication des cours d’eau, l’homme ne s’est pas contenté de construire des digues et des canaux. Il a également aplani et asséché les terrains alentour afin d’en augmenter le potentiel agricole, ce qui a fait disparaître de nombreux étangs.
Avec le temps, la rivière créera ici à nouveau, en divaguant, une variété de plans d’eau propices à toutes les espèces. Les étangs artificiels seront alors inutiles. En attendant, de telles mesures permettent la survie d’espèces en voie d’extinction au niveau régional, voire national.
Rainette verte, sonneur à ventre jaune, triton alpestre et triton palmé.