La rivière adopte ici un tracé sinueux, constitué d’une suite de méandres. Cette apparence typique des rivières naturelles en terrain plat révèle la force érosive des cours d’eau. Vers la berge concave (extérieure)du méandre, l’eau circule rapidement et les sédiments charriés agissent comme du papier de verre sur les berges, les creusant progressivement. Tandis que de l’autre coté, sur la partie convexe (intérieure) du méandre, l’eau ne s’écoule presque pas et les éléments les plus fins s’y déposent, formant une sorte de plage.
Au fil des mois, la rivière se déplace ainsi progressivement vers l’extérieur du méandre. La plage située à l’intérieur est peu à peu colonisée par de la végétation dite «pionnière», constituée notamment de pétasites, de calamagrostides (faux roseaux) et d’agrostis stolonifères. Au fur et à mesure que le méandre se déplace, les plages se stabilisent et des buissons et des arbustes colonisent ces zones.
Ces zones, bien que situées hors de l’eau, sont régulièrement inondées. En plus d’une bonne tolérance à l’humidité, les espèces qui s’y implantent doivent posséder de fortes racines pour ne pas être emportées par les crues, tout en étant capables de se régénérer lorsqu’elles sont partiellement détruites par les eaux. Les saules et les aulnes présentent ces caractéristiques et forment typiquement la « forêt alluviale d’essences à bois tendre ».
Au fil des ans, toutes les portions de la zone alluviale sont érodées par la rivière et recommencent ce cycle: rivière – plage – végétation pionnière – forêt d’essences à bois tendre – forêt d’essences à bois dur.
Aune glutineux, pétasite blanc, saule blanc et saule pourpre.