Le Rhône vient buter ici contre le socle solide de la Rochette, composé de cailloutis conglomérés et de moraine datant de la dernière glaciation. A mesure qu’il creuse le sol et s’y enfonce, des terrasses se dégagent. C’est ainsi que les terres de Vers Vaux sont apparues.
Le circuit vient de quitter la route pour emprunter ce sentier où l’on se faufile à travers la brousse d’une forêt riveraine envahie de lianes. Lierres, clématites et lichens s’accrochent aux arbres. Des mousses, gorgées de l’humidité ambiante, tapissent la base des troncs. La brume qui s’accroche régulièrement à cette chevelure végétale augmente encore le sentiment d’isolement.
Un peu plus loin, une île offre - tant qu’une crue ne l’aura pas emportée - une vision de l’évolution de la végétation en milieu alluvial. Cette dernière débute avec les «glariers», des plages de galets mélangés à du sable, que recouvre une végétation d’abord erratique.Puis des arbres pionniers qui supportent les inondations, comme les saules, les aulnes et les peupliers, stabilisent et améliorent progressivement le sol. Le frêne, qui ne supporte pas d’avoir les pieds dans l’eau, s’installe ensuite en masse, comme c’est le cas en ce moment.