Les fleurs des bois doivent fleurir avant que les feuilles des arbres sortent et captent toute la lumière, alors que les thermomètres indiquent encore la saison des rhumes. Pour prendre de vitesse les arbres, les plantes herbacées se préparent longtemps à l’avance. Dès l’automne, elles emmagasinent des réserves dans leur rhizome ou leur oignon, et aux premiers signes du printemps, elles y puisent l’énergie nécessaire à leur croissance.
De même, pour pallier l’absence d’insectes pollinisateurs à cette période de l’année, ces plantes ont développé d’autres mécanismes pour se disséminer. Par exemple, la petite pervenche (Vinca minor) se répand en formant un dense réseau de tiges rampantes qui déroule chaque année, son magnifique chapelet de belles fleurs bleues en forme de moulin à vent.
La forêt est très sensible aux conditions d’humidité. Là où la présence d’eau se fait plus marquée, le chêne cède sa place au frêne; si le sol s’inonde plus durablement, le frêne se voit remplacé par l’aulne, le spécialiste de l’eau stagnante. Quant aux nombreux robiniers, reconnaissables à leur écorce profondément crevassée et leurs feuilles composées, d’un vert délicat, ils ont été plantés ici par l’homme.