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Site du Vorbourg
7. L’archéologue
Le grand intérêt qu’il vouait à l’histoire et à l’exploitation minière a tout naturellement amené Auguste Quiquerez à s’intéresser à l’archéologie de la région et à cette partie de l’histoire jurassienne qui est liée à la sidérurgie. Il est probable que cette ancienne forteresse et cette chapelle ont aussi stimulé son intérêt pour ce type de recherches.
Le Jura est riche en témoignages d’anciennes implantations humaines, car dès la fin des grandes glaciations, ses terres libres de glace sont colonisées par quelques tribus. Les sites archéologiques les plus importants datent du Haut Moyen-Age. C’est à cette époque que la région commence à exporter son minerai de fer vers le plateau helvétique, ce qui stimule son développement.

Quiquerez est d’ailleurs devenu le spécialiste incontesté de l’histoire de la sidérurgie jurassienne et le pionnier, à l’échelle européenne, de l’archéologie du fer et de la géologie minière. En 1866, il publie une oeuvre magistrale, De l’âge du fer (réédité en 1992), où il résume toutes les recherches qu’il a conduites dans ce qu’on appelle aujourd’hui le «District sidérurgique du Jura central suisse».

Il y fait preuve de connaissances techniques étendues et y recense et décrit personnellement quelque deux cents ferriers, ainsi que d’anciens bas fourneaux. Son attrait pour l’archéologie s’étend également à d’autres domaines. De 1822 à 1882, alors qu’il parcourt le Jura sans relâche, il décrit avec la passion de l’inventeur tous les vestiges humains qu’il y rencontre. Voies de communication, camps, castels, villas, tumuli... rien ne lui échappe. Tous ses travaux et les différents trophées qu’il ramène de ses quêtes transforment peu à peu sa villa et son château en un véritable musée jurassien avant la lettre.


Mémoires d’un archéologue

«Les populations primitives se sont perpétuées dans certaines localités, plutôt qu’elles n’ont été remplacées par d’autres, aux âges subséquents, c’est-à-dire depuis la période quaternaire, jusqu’à l’âge de la pierre polie, du bronze et du fer. La superposition des débris de ces diverses périodes sur le même emplacement nous en paraît une preuve.

»Les localités où nous avons remarqué cette superposition de débris de l’industrie humaine sont le mont Terri, la roche de Courroux-Vorbourg, le terrain quaternaire tout proche de Bellerive. Dans ce dernier lieu, les couches inférieures, à 3 ou 4 mètres de profondeur, ont restitué des silex ou des os d’animaux de cette époque et en partie disparus; plus haut se sont trouvés des instruments en pierre polie; et dans la couche plus élevée, mais au-dessous de celle cultivée, on a recueilli des objets du premier âge du fer.»


(tiré de Auguste Quiquerez, Antiquités du Jura, 1872 à 1878, p. 16, manuscrit de la Bibliothèque universitaire de Bâle, édité en 1991 par Heuwinkel.)

Bas fourneau dessiné par Quiquerez
Croquis de Quiquerez du Château de Béridier
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