Il y a quelques milliers d’années, la forêt recouvrait presque intégralement la région, avant que l’homme n’entreprenne un défrichage massif dans le but de dégager des terres pour l’élevage et l’agriculture. Afin de conserver ces terres durement gagnées, de nombreuses générations d’agriculteurs ont patiemment arraché les arbres et arbustes qui y repoussent inlassablement.
Les petits arbustes épineux sont envoyées en première ligne, comme des éclaireurs. Ils préparent ainsi le terrain pour la forêt. En grandissant, ils créent peu à peu de l’ombre, ce qui rend difficile la survie des herbes de la prairie. Si cette pâture était abandonnée, il ne faudrait qu’une dizaine d’années pour que sa végétation disparaisse au profit d’une brousse d’arbustes semblable à celle située sur la droite du chemin.
Quelques jeunes arbres apparaîtraient ensuite au sein de cette brousse et prendraient petit à petit le dessus. Vingt ans après son abandon, cette prairie ferait place à une jeune forêt, ici un «bas perchis». Seule l’intervention humaine continuelle permet de maintenir l’équilibre (artificiel) de ce paysage naturel, entre forêt et pâturage.