L’école allemande de sylviculture, en vogue aux XVIIIe et XIXe siècles, prône la «coupe rase», l’abattage d’un seul coup de pans entier de forêt. Des essences très rentables, souvent une monoculture d’épicéas, sont ensuite replantées. Cette approche provoque un choc écologique d’une rare violence et les forêts uniformes qu’elle engendre s’avèrent spécialement sensibles aux catastrophes naturelles comme les tempêtes.
Au contraire, le jardinage des forêts prélève des arbres ici et là, de manière individuelle et progressive. Cette méthode permet d’extraire de la forêt une quantité relativement constante de bois au fil des ans, avec un minimum de traumatisme pour l’écosystème. Cette technique révolutionnaire a été développée à la fin du XIXe siècle par Henry Biolley, un sylviculteur neuchâtelois.
En 1993, cette portion de la forêt était peuplée d’arbres vieux de 130 à 150 ans et hauts de 25m. Ils ont été partiellement abattus, ce qui a permis aux rayons du soleil d’atteindre à nouveau le sol et aux jeunes pousses de se développer. En 2008, les derniers vieux arbres ont été abattus. Dans quelques années, c’est une autre portion de la forêt qui va suivre ce même cycle, dans le but de la rajeunir.