Les prés sont les terres dont l’herbe est, dès la fin du printemps, fauchée et stockée pour l’hiver. Selon les conditions météorologiques, ils peuvent être fauchés à deux ou trois reprises durant la saison. Dans des conditions autarciques, la surface des prés dicte le nombre de bêtes que l’on peut élever, et nourrir pendant la mauvaise saison. Elle définit également la taille des étables, des écuries, des granges et des soliers à foins. Aujourd’hui, de nombreux paysans achètent cependant du foin à l’étranger pour nourrir leurs bêtes durant l’hiver.
Les pâturages sont quant à eux des terrains qui sont broutés du printemps à l’automne, selon des dates bien définies. Ils sont le plus souvent communaux ou bourgeois, et un règlement décide de leur gestion. Leur droit d’utilisation, héritage d’une pratique ancienne, est défini selon les «encrannes», un terme aujourd’hui traduisible en «unités de gros bétail» ou «UGB».
Hormis leur valeur nutritive pour le bétail, tous ces herbages peuvent également revêtir un grand intérêt biologique. Lorsque leur exploitation est extensive – c’est-à-dire sans trop d’engrais et de produits de traitement – on y trouve davantage de fleurs et parfois des plantes rares, telles que l’orchidée. De plus, ces herbes profitent aussi à la faune sauvage en abritant ou en nourrissant chevreuils, lièvres, oiseaux, petits rongeurs et d’innombrables insectes, partie importante des chaînes alimentaires.