Repaires de loups, marais putrides hantés par les esprits maléfiques, foyers d’innombrables maladies, les tourbières ont alimenté des siècles durant les craintes les plus sombres.
Au début du XVIIIe siècle, l’exploitation du bois bat son plein, si bien que les forêts ont de la peine à se reconstituer. Les habitants lorgnent vers d’autres sources de combustible.
Inspirée par les pratiques des pays nordiques, l’exploitation artisanale de la tourbe de chauffage débute en 1713 dans le Jura neuchâtelois.
Le spectre de la famine menace les familles nombreuses d’alors. L’Etat, par le biais de subventions, encourage les agriculteurs à assainir les marais pour les cultiver.
Durant la Deuxième Guerre mondiale, le charbon vient à manquer. La tourbe est fortement sollicitée. Multipliés par six, les prélèvements prennent une tournure industrielle.
La généralisation de l’utilisation du mazout et de l’électricité met par la suite un frein à l’exploitation à grande échelle de la tourbe de chauffage.