Jusqu’au XIe siècle, cette partie du Val-de-Travers, tout comme la plupart de la Suisse, était recouverte de forêts. Pour les besoins de l’élevage, de grandes zones ont été déboisées, partiellement ou totalement. Les forêts incomplètement défrichées ont ainsi formé des pâturages boisés, une situation qui a perduré ici pendant plusieurs siècles.
Depuis qu’elle a été mise à l’abri du bétail et avec l’arrivée de la technique du jardinage, la forêt reprend doucement ses droits. Les épicéas clairsemés ont été peu à peu rejoints par différentes essences telles que le sapin blanc ou le hêtre. Bien que de grandes surfaces herbeuses subsistent, des pousses de tilleul, d’orme, de frêne ou d’érable ont également fait leur apparition.
Aujourd’hui, après plus d’un siècle de patients efforts sylvicoles, le peuplement originel, assez pitoyable, s’est transformé en une futaie mélangée et étagée qui évolue lentement vers le type jardiné. Pour activer ce processus de reconstitution, deux espèces d’arbres non autochtones ont aussi été introduites. Dans cette partie inférieure de la forêt, il n’en reste que peu de représentants: quelques centaines de pins noirs et une dizaine de mélèzes. En l’absence de semis naturels, leur avenir est pourtant compté.
A l’heure actuelle, les forestiers veillent plutôt à favoriser ici les essences feuillues avides de soleil, comme l’érable ou le frêne, encore rares actuellement.