La forêt doit à présent aux fanes de ses arbres la fertilité de sa terre, cette interface avec le monde minéral sous-jacent. Mais avant que les arbres aient pu se développer ici, un long processus a dû prendre place sur ce fond rocheux fait de calcaire.
La roche nue est d’abord recouverte de plantes dites pionnières, comme par exemple les mousses et les lichens. Elles fournissent un premier apport de matière organique, qui permet à d’autres espèces de plantes, d’une taille de plus en plus grande, de s’implanter. En se décomposant, ces dernières créent un début de sol, qui s’épaissit peu à peu avec la répétition de ce cycle, jusqu’à permettre à des arbustes, puis à des arbres, de se développer.
Une coupe verticale à travers un sol typique des forêts de l’Endroit atteindrait la roche calcaire à une profondeur variant entre 10 et 40cm. Elle révélerait, sous la couverture superficielle de feuilles et de brindilles en décomposition, une couche de terre riche en humus (matière végétale décomposée) suivie d’une couche de terre minérale mêlée à des cailloux. Sans devoir creuser un trou, le promeneur peut observer une telle coupe à l’air libre, sur les talus en amont de certains chemins.
En comparaison, dans les forêts de l’Envers, qui sont moins riches en feuillus, la couche de terre riche en humus est beaucoup plus réduite. Dans l’ensemble, le sol y est d’ailleurs moins profond qu’ici.