La méthode de la coupe rase, promue par l’école forestière allemande, représentait à l’époque le nec plus ultra en matière de sylviculture. Dans une forêt régulière exploitée de cette façon, les arbres mûrs d’âge identique sont tous coupés au même moment. Cette pratique occasionne des dégâts importants aux jeunes tiges et nécessite de coûteuses plantations de remplacement.
Outre les frais élevés de plantation, on imagine aisément le choc écologique que peut causer une telle coupe. De plus, ce traitement engendre souvent des monocultures instables et confère au paysage un aspect géométrique et monotone. Toutes ces choses n’auraient guère valorisé les forêts de Couvet!
Au contraire, ce massif a été cultivé selon la méthode du jardinage, car Henry Biolley était convaincu qu’il était possible de le faire produire encore. Non seulement cette forêt est toujours là, mais son état s’est en plus remarquablement amélioré. En aval du chemin, la coupe des arbres mûrs a donné lieu à de splendides régénérations de sapins.
En revanche, en amont de la route, sur le grand versant à pente raide, l’exploitation des arbres trop vieux et trop gros a donné naissance à des vides dont la colonisation s’avère lente et difficile. La couche de terre y est très fine et la roche est presque affleurante, ce qui freine la croissance des arbres.