A partir d’une certaine altitude, les différences de températures entre le jour et la nuit prennent une importance prépondérante pour le sol. Malgré de belles journées, la température descend en-dessous de 0°C durant la nuit, même en été. L’eau s’infiltre dans les fissures du sol et y gèle. Comme elle «gonfle» lors de sa transformation en glace, elle élargit les interstices, ce qui fait éclater la roche.
En fonction du type de roche, ce phénomène (appelé «gélifraction») est plus ou moins accentué. Les schistes noirs qui forment les sommets de la rive droite du torrent sont particulièrement affectés par la gélifraction, comme en témoignent les nombreux voiles d’éboulis observables. Cette roche feuilletée présente de nombreuses fissures qui se gorgent facilement d’eau. A l’inverse, les dolomies, les roches massives de la rive gauche, sont moins touchées et présentent une éboulisation nettement moins importante.
La sensibilité des roches au gel-dégel revêt aussi une grande importance pour la végétation. Lors de fortes pluies, les débris rocheux issus des sommets sont transportés au bas de la pente et s’y accumulent. Sur la partie inférieure du versant schisteux, la quantité importante de matériaux fournit à la végétation un sol relativement profond, qui permet à des arbustes de se développer. Au contraire, le sol au bas du versant dolomitique est extrêmement mince et seule une végétation herbeuse peut s’y installer.