L’abattage du bois nécessaire se fait lorsque la sève est descendue, de mi-automne à fin décembre. Le tronc du mélèze, qui constitue le matériau de base, présente en son centre des cernes foncés - le cœur, entourés d’une zone plus claire et plus tendre - l’aubier. Plus les anneaux de croissance sont serrés, plus les veines du bois sont fines, donc plus il est dur. C’est dans les terrains pauvres et rocailleux, là où les arbres poussent très lentement, que se trouvent les troncs de cette qualité.
La plupart des «billes» (troncs) sont divisées par le milieu afin d’en tirer deux poutres. La tranche correspondant au centre de l’arbre est placée à l’extérieur des façades. Plus dure, elle résiste mieux aux intempéries. Plus foncée, c’est elle qui donne cette teinte acajou aux anciennes constructions.
Mais entre le débitage du bois en madriers et sa mise en œuvre doit obligatoirement avoir lieu l’étape du séchage. Il fallait laisser longuement sécher le bois à l’air libre, car il n’était pas possible de le passer sommairement au four, comme cela se pratique de nos jours.
Si peu de règles précises peuvent être appliquées au séchage, il est tout de même possible d’affirmer que la durée de l’opération (de trois à sept ans selon l’avis populaire) et la qualité du stockage (à plat et à l’air libre) étaient importantes pour éviter le gauchissement (déformation) des pièces de charpente et garantir la longévité des constructions.