L’objectif principal d’un mayen est d’accueillir les bovins lors de l’inalpe, qui les conduit de leur lieu de stationnement hivernal (le village) à leur lieu d’estivage (l’alpage). En remontant la vallée, les troupeaux broutent l’herbe nouvelle et passent d’un mayen à l’autre. L’opération se renouvelle en automne, lors de la désalpe. En été, lorsque les vaches sont à l’alpage, l’herbe qui repousse est fauchée et engrangée dans ces bâtiments.
Au milieu du XIXe siècle, le chemin qui courait au fond du Val Ferret ne permettait même pas le passage d’un char à foin. Cela empêchait de réunir tout le fourrage dans une même grange et justifiait le nombre considérable de mayens. La route carrossable n’a été construite qu’au milieu du XIXème siècle, rendant ces bâtiments moins indispensables.
Un mayen comporte généralement deux niveaux. Le premier est entièrement consacré à une étable. Les vaches y sont attachées de chaque côté, tête au mur, et le passage médian est délimité par deux «rigoles de propreté». L’étage supérieur se divise entre la grange et l’habitation. Très importante, la grange occupe une grande partie du bâtiment et contient le foin dont découle l’économie laitière. Elle se prolonge sous la charpente du toit et au-dessus de l’habitation, qui ne comporte qu’une cuisine simple et une chambre.