Chaque matin à l’aube, il vous faut gravir la pente depuis le village, chargé de votre lourd matériel (hache, scie, coin de fer et nourriture pour la journée), avant de commencer le bûcheronnage. Une fois sur place, votre tâche consiste à abattre l’arbre, l’ébrancher, l’écorcer, le scier en «billes», plus faciles à transporter, les traîner jusqu’à un «dévaloir» et les descendre par ce couloir jusqu’à une route. Là, il s’agit encore de les charger sur un char et de les conduire à la scierie, pour enfin le décharger. Et tout cela doit être effectué pour 20 à 30 arbres, selon la taille du lot de bois accordé.
Malheureusement pour les maîtres-charpentiers comme vous, les terrains de bûcheronnage peu avenants et difficilement accessibles ne sont pas rares dans la région, au contraire.
Au sein du Val Ferret, c’est le mélèze qui constitue le matériau de base pour les constructions. Or c’est en terrain pauvre et rocailleux, là où les arbres poussent très lentement, que se trouvent les meilleurs troncs, dont le bois a le grain le plus serré. Un grand âge et une croissance lente sont les principaux points qui font le secret de la qualité et de la dureté inégalables du mélèze à teinte d’acajou dont on tire les plus belles poutres.