«Les raccards sont en général grands et leur nombre est plus élevé que celui des granges, ce qui se justifie par le fait qu’il n’était pas nécessaire d’avoir plus de lait et de fourrage que les besoins de la famille, de sorte qu’une ou deux vaches y suffisaient. Par contre il fallait assurer un pain quotidien abondant pour tous.» (René Berthod, personnage public valaisan né à Praz-de-Fort en 1938)
A l’image de toutes les constructions locales, y compris les maisons d’habitation, un raccard peut appartenir à plusieurs propriétaires. Ce partage se repère à des doubles portes séparées par une colonne arborant des croix de délimitation. Bien que similaires aux autres bâtiments, les raccards possèdent une particularité importante. Le plancher de leur aire à battre le seigle est construit avec des planches de forte épaisseur, rainurées et crêtées. Il permet ainsi l’usage du fléau tout en évitant toute perte de grain à travers des fentes.
L’Orsérien n’avait pas l’habitude de conserver son grain dans le bâtiment appelé grenier, mais plutôt dans une partie du raccard. C’est pourquoi ce dernier est la seule construction qui soit montée sur des «grès», ces piliers formés d’un plot carré et d’une ardoise ronde de forte épaisseur. Cet habile stratagème empêche les invasions de loirs et autres rongeurs nuisibles. Il est cependant rendu caduc par tout objet posé contre le mur, qui sert alors de rampe d’accès.