Le règlement du monastère du Grand-Saint-Bernard contenait un article qui stipulait qu’il était obligatoire d’envoyer un frère hospitalier à la rencontre des pèlerins. Cet «émissaire» de l’hospice devait atteindre cet édicule et y déposer de quoi manger. Malgré ces précautions, de nombreux voyageurs ont trouvé la mort lors de leur passage dans cette vallée.

Plus loin, à côté de l’hospice, une morgue a même été construite en 1476, soi-disant pour recueillir les victimes d’une bataille qui avait opposé Valaisans et Valdotains dans la Combe des morts. Elle a plus probablement servi à recevoir les dépouilles de voyageurs décédés durant leur périple. Objet de curiosité morbide, elle a été murée à la fin des années 1940.

Dans leur tâche de secours aux voyageurs, les chanoines étaient aidés depuis la fin du XVIIIe siècle par leurs célèbres chiens, les saints-bernards. Ensemble, ils auraient ainsi sauvé près de 2000 voyageurs en 300 ans d’activité. Comme ces fidèles compagnons ne sont plus utilisés comme chiens de secours et d’avalanche depuis une trentaine d’année, une fondation a été créée à Martigny afin de maintenir leur bien-être et de préserver la pureté de la race originale.