Jusqu’en 1854 broute ici le bétail privé, ainsi que les bovins de quelques particuliers qui les donnent en estivage. Le nombre de troupeaux, la compétition entre les bergers et la grandeur du pâturage commun ne permettent guère une exploitation rationnelle de l’herbage.
Les agriculteurs finissent par se plaindre de cette situation en 1850, car on compte alors ici entre quinze et vingt propriétaires qui possèdent chacun un chalet entouré d’un mur, où paît un modeste troupeau. Or tous les «communiers» - devenus des «bourgeois» dans le nouveau vocabulaire - sont censés être égaux. Ils revendiquent dès lors une exploitation des pâturages communs qui mette chacun sur un pied d’égalité.
Le temps de quelques affronte-ments et de quelques mémoires d’avocats, l’unanimité se fait en 1852 sur la création des «alpages de consorts». En 1854, le Conseil communal en délimite huit dans le Val Ferret. Il fixe leur capacité et le nombre de bourgeois qui en sont consorts. Les 411 foyers peuvent ainsi alper 634 vaches. Chacun a droit à une bête et demie. Celui qui en alpe deux doit payer quelques francs, qui sont encaissés par celui qui n’atteint pas son contingent.