La mécanisation n’a eu que peu d’influence sur les travaux que nécessitent les pâturages alpestres, car leur pente y rend le plus souvent impossible l’utilisation de machines. Quelques améliorations sont tout de même intervenues, notamment grâce aux nouveaux outils qui sont apparus (tuyaux, tronçonneuses, etc.).
Du temps de l’exploitation communautaire, chaque propriétaire devait donner une journée de travail par vache alpée et par an. Cette prestation, appelée la «corvée», consistait principalement en les travaux d’entretien suivants: épierrer le pâturage, arracher les buissons et mauvaises herbes qui colonisent les pâturages, casser les bouses sèches et tracer dans les pentes plus raides des «augiers» - ces passages qui permettent au bétail d’atteindre l’espace intermédiaire.
Il faut enfin tracer ou curer les bisses qui permettent de puriner la zone en-dessous de l’étable. Tous les alpages sont en effet approvisionnés en eau courante et c’est à grande eau que, chaque jour, le serviteur appelé le «sodzi» nettoie le plancher de l’étable. Le mélange d’eau et de fumier obtenu est recueilli dans la «piscine». Une fois qu’elle est remplie, le sodzi peut, grâce aux bisses, puriner les prairies déjà broutées.
3. L’entretien des alpages
Les amas de pierres visibles dans les environs sont des tas d’épierrage. Ils témoignent des travaux d’entretien réguliers auxquels les bergers doivent se livrer. La pâture systématique du gros bétail, alliée aux effets des éléments naturels, entraîne en effet une dégradation constante des pâturages qui doit être combattue.