Cette ressource naturelle remplissait de nombreux usages. Une quantité importante servait de bois de feu pour chauffer les chalets et fabriquer le fromage. Rare à ses altitudes, il n’était en revanche pas utilisé ici pour la construction des bâtiments, essentiellement constitués de pierres.
Plus bas dans la vallée, la situation était différente. Le Val Ferret a toujours compté de vastes forêts, qui étaient encore plus étendues avant les défrichements qui ont suivi son peuplement aux XIIe et XIIIe siècles. Aujourd’hui encore, la commune d’Orsières peut grâce à lui se targuer d’être le plus grand propriétaire forestier de Suisse.
Chaque hiver, l’Hospice du Grand Saint-Bernard coupait 60 toises de bois dans cette vallée. Cela représentait un tas de 200m de longueur pour une hauteur de 1m, une profondeur de 1.20m et un poids de 96’000kg. Pour l’abriter et loger ses quelque trente chevaux, la congrégation a construit vers 1840 à Orsières une remise imposante.
Ce bois devait ensuite être amené au Grand Saint-Bernard. Si l’on imagine que les 30 chevaux en transportaient chacun 100kg, on peut estimer qu’il fallait 32 voyages pour amener le tout à bon port. En tenant compte des journées de repos, des incidents et des intempéries, les deux mois d’été étaient probablement nécessaires à l’affouage de l’Hospice.