Le bétail qui monte ici se compose de bêtes de différents statuts. Les vaches laitières, qui ont déjà vêlé, se rendent dans les alpages proprement dits, où elles sont conduites au pâturage et gardées. Elles passent la nuit dans les grands bâtiments décrits plus haut.
Les veaux (âgés de 1 an), les génissons - ou «modzons» - (2 ans) et les génisses - ou «modzes» (3 ans) - vont sur les mêmes alpages, mais dans des pâturages plus pentus et moins bien exposés au soleil, comme ici. Ils dorment à la belle étoile, sous la garde d’un berger – le «modzonaï».
Tous ces bovins font partie de la race d’Hérens. Depuis la fin du XIXe siècle, cette fierté régionale fait l’objet d’un sélection rigoureuse qui privilégie les individus de couleur noire ou brune, au museau court, à l’échine tendue et aux beaux aplombs. Les éleveurs cherchent aussi à améliorer leurs qualités laitières et à privilégier des lignées de batailleuses que l’on peut admirer lors des «combats de reines».
Quant aux moutons et aux chèvres non laitières qui complètent les troupeaux, ils étaient à l’époque laissées en liberté «aux abades» - sur les pentes les plus escarpées où poussent les dernières herbes. Aujourd’hui, ils sont en général rassemblés dans de grands parcs et gardés par des chiens.