Ces conditions limitent le développement des végétaux et de ce fait la quantité de matière organique. Le sol demeure fin et relativement pauvre. Peu intéressants pour l’agriculture, ces milieux ne sont pas irrigués et sont uniquement exploités de manière extensive, par une pâture occasionnelle.
On aperçoit aussi ici quelques pins et autres chênes. Autrefois abattus pour leur bois, ces arbres et buissons ont aujourd’hui tendance à gagner du terrain sur les prairies sèches.
Les champignons de la prairie sèche:
Les champignons poussant ici sont relativement peu «gourmands», peu charnus et de petite taille, comme l’hygrophore des prés (Cuphophyllus pratensis), la pleurote du panicaut (Pleurotus eryngii, typique du Valais et des Grisons et très rare) ou l’entolome soyeux (Entoloma sericeum). Toute adjonction ici d’engrais ou de fumier condamnerait immédiatement ces espèces frugales.
Ici, l’aridité limite les «poussées» des champignons aux seules périodes pluvieuses, notamment au printemps et à l’automne. On rencontre cependant certaines espèces symbiotiques, à proximité du chêne - comme la truffe du Périgord (Tuber melanosporum), et du pin - comme le bolet granulé (Suillus granulatus). Elles profitent des conditions rendues moins extrêmes par la présence des arbres, qui apportent de l’ombre, de la matière organique et une microfaune différente.
Le sporome:
Ce que l’on appelle couramment un «champignon» ne constitue en fait qu’un organe de reproduction. Appelée sporome, cette partie émergée de l’iceberg ne représente que 10% de la taille totale du champignon, dont 90% (le mycélium) est souterrain.
Le sporome, qui peut prendre des formes très diverses, contient en son sein ou à sa surface des milliards de spores. En vieillissant, il laisse s’échapper ces cellules reproductrices, qui sont disséminées au gré des vents. Pour les observer, il suffit de déposer un champignon sur une feuille de couleur gris-bleu et d’attendre quelques heures. Les taches qui se déposent sur le papier sont des spores.
