Lors de ces crues, le cours d’eau abandonne toutes sortes d’alluvions. De ce fait, limon, sable, gravier et blocs rocheux constituent l’essentiel du sol de la forêt alluviale. La présence de la rivière, d’un couvert végétal et, très souvent, d’une nappe phréatique peu profonde confère en permanence à ce milieu une humidité relativement élevée et une certaine fraîcheur.
Les champignons de la forêt alluviale:
Les champignons poussant dans ce milieu résistent à un fort taux d’humidité et affectionnent un sol riche en alluvions. Liées aux sols sableux, des micro-habitats au sein de la forêt alluviale, ce sont principalement des espèces coriaces, à la chair peu abondante, comme le morillon (Mitrophora semilibera) et la pézize veinée (Disciotis venosa) ou orangée (Aleuria aurantia).
Les forêts alluviales sont surtout intéressantes pour les mycologues au printemps, quand le soleil peut y pénétrer et que la plupart des champignons se laissent admirer. On y trouve aussi des espèces liés aux essences d’arbres typiques de ce milieu, telles que l’amanite friable (Amanita friabilis, liée aux aulnes), le bolet de l’aulne (Gyrodon lividus) et l’inocybe des saules (Inocybe salicis).
Le cycle de vie d’un champignon macromycète:
Les spores qui se déposent dans un milieu favorable germent et donnent naissance au mycélium, un réseau de filaments comparable à une toile d’araignée, ou à de l’ouate.
Ce mycélium, dit primaire, se développe et se ramifie à une vitesse qui varie en fonction des conditions climatiques, la chaleur couplée à l’humidité constituant les conditions idéales. Lorsque deux d’entre eux se rencontrent, ils fusionnent et donnent naissance à un mycélium appelé secondaire.
Seul le mycélium secondaire peut donner naissance aux organes reproducteurs (le sporome). Ce phénomène relativement complexe n’est encore que partiellement compris. Lorsque les conditions sont favorables, il peut être extrêmement rapide.