Comme les conifères ne perdent pas leurs aiguilles en hiver (à l’exception des mélèzes), le sol est ombragé toute l’année. De plus, la terre demeure relativement sèche sous les arbres; des pluies importantes sont nécessaires pour l’humidifier. La litière est formée d’aiguilles, qui engendrent un sol acide et relativement pauvre en nutriments, ce qui limite le nombre d’espèces qui peuvent s’y développer.
Les champignons de la lisière de conifères:
Ce milieu relativement sélectif (en raison de l’ombre et de l’acidité du sol), ne permet qu’à certains champignons spécialement adaptés de s’y développer. Toutefois, plus on se dirige vers l’extérieur de la lisière, plus le milieu s’adoucit, permettant l’implantation d’un plus grand nombre d’espèces.
Lorsqu’il pleut suffisamment pour mouiller le sol, on voit apparaître au sein de la lisière de conifères des espèces comme la lépiote déguenillée (Macrolepiota rhacodes), l’agaric auguste (Agaricus augustus), ou l’hygrophore rougissant (Hygro-phorus erubescens). On trouve aussi dans ce milieu divers champignons qui sont liés à une essence de conifère, tel que le cèpe de Bordeaux (Boletus edulis), lié à l’épicéa.
L’influence de l’homme sur les champignons:
Les activités humaines ont longtemps été favorables aux champignons. La création de prairies grasses, de haies et de lisières a offert autant de refuges à de nombreuses espèces. A l’heure actuelle toutefois, l’intensification de l’agriculture a un impact néfaste sur les différents milieux naturels qui abritent des champignons.
Afin de rentabiliser au maximum les surfaces «vertes», les forêts et les surfaces agricoles sont exploitées de manière uniforme et leurs lisières s’appauvrissent. De même, les zones humides sont drainées, les rivières canalisées et les arbres isolés sont devenus rares.
D’autres pratiques, comme l’épandage de pesticides et d’engrais, modifient plus ou moins durablement la nature du sol. Le bétail a également un impact non négligeable, tant par son piétinement que par ses déjections. En comparaison, l’urbanisation, qui substitue bâtiments et routes aux prairies et forêts, demeure une nuisance marginale.