Le sol d’une mégaphorbiaie doit bénéficier d’une alimentation en eau quasiment constante, grâce à une source ou au ruissellement. Il est riche en nutriments, notamment de par la décomposition annuelle de ces larges feuilles. Comme ces dernières forment une protection supplémentaire qui limite considérablement l’évaporation, il règne au niveau du sol un microclimat particulièrement humide et ombragé.
Les champignons des sous-bois à mégaphorbiaies:
A cause de leur microclimat extrême, les sous-bois humides sont peu favorables aux champignons. Seules quelques espèces de petite taille s’y aventurent, comme des mycènes (Mycena), des hemimycènes (Hemimycena) et des conocybes (Conocybe). Parmi les champignons plus visibles, on note le coprin chevelu (Coprinus comatus), la guépinie en helvelle (Tremiscus helvelloides) et le lyophylle conné (Lyophyllum connatum).
Comme en lisière, il existe toute une gradation entre le sous-bois humide à mégaphorbiaie et la forêt. Au fur et à mesure que l’on s’éloigne de ce milieu humide et ruisselant, les conditions s’adoucissent, le taux d’humidité diminue et la luminosité augmente. On voit alors apparaître une plus grande quantité d’espèces, telles que l’inocybe des saules (Inocybe salicis), le tricholome du peuplier (Tricholoma populinum) ou le bolet de l’aulne (Gyrodon lividus).
Reconnaître les champignons:
L’identification des champignons est un art complexe où les apparences sont souvent trompeuses. La taille, la couleur et la viscosité de spécimens d’une même espèce peuvent ainsi varier de manière importante en fonction de l’altitude, du milieu ou des conditions météorologiques.
Ne mangez jamais de champignons qui n’ont pas été vérifiés par un contrôleur agréé, dont la liste est disponible sur http://www.vapko.ch.
Bien que chaque espèce possède des caractéristiques déterminantes - lames ou pores, forme du chapeau, position du pied, anneau ou volve, odeur... - un microscope est parfois nécessaire, afin d’observer les spores.