Au sein de ces forêts généralement sombres, l’écart thermique entre le jour et la nuit est relativement faible. Le taux d’humidité y varie lentement, étant donné que la pluie met beaucoup de temps pour atteindre le sol. Une fois mouillé, ce dernier reste humide durant une longue période, car les températures demeurent plutôt fraîches vu que les rayons du soleil n’y ont qu’un accès limité.
Les champignons de la forêt fermée:
La plupart des champignons de ce milieu sont symbiotiques. Ils dépendent des essences d’arbres présentes. Dans une forêt de résineux comme celle-ci, on trouve notamment le bolet à pied creux (Boletinus cavipes, lié au mélèze) et la russule de Quélet (Russula queletii, liée à l’épicéa). A plus basse altitude, dans les forêts de feuillus, on rencontre d’autres espèces, telle que l’amanite phalloïde (Amanita phalloides, liée au chêne et au hêtre).
Globalement, les champignons de la forêt fermée sont peu réactifs à l’ensoleillement. Ce sont principalement les conditions d’humidité qui favorisent leurs poussées. La plupart poussent en été et en automne, bien que certains, comme l’hygrophore de mars (Hygrophorus marzuolus), s’épanouissent au printemps.
La culture des champignons:
Sur les milliers d’espèces de champignons répertoriées, seule une trentaine est cultivée. L’intérêt pour les seuls comestibles limite certes ce nombre, mais cette disproportion témoigne surtout combien il est difficile d’identifier et de reproduire les conditions de croissance et de fructification du mycélium.
Certaines espèces ont besoin d’un arbre spécifique ou d’un substrat particulier, ou encore d’une mystérieuse conjonction de facteurs. Il y en a pourtant qui se prêtent relativement bien à la culture. Ainsi, cela fait près de 350 ans que le champignon de Paris (Agaricus bisporus) est domestiqué, et 1200 ans que le shiitake (Lentinula edodes) est cultivé!