On raconte que les fées de Niva et de Cotter étaient très exigeantes et peu aimées, car il fallait leur donner chaque jour une grande seille de lait frais. Un matin, le berger de Niva, décidé à se défaire de sa fée, lui présenta à la place une seille de lait cuit et très chaud. La fée l’avala d’un seul trait, comme à son habitude. Elle se brûla atrocement et finit par en mourir. Et depuis, on n’a plus vu d’autre fée à Niva.
De son côté, la fée de l’alpage de Cotter avait épousé son berger, Seulement, il avait dû promettre de ne jamais lui dire: «Faye Voise, tu n’es ni veuve ni mariée.» Tout semblait bien aller dans leur ménage, où plusieurs enfants étaient nés. Mais un jour, le mari, fâché à propos de la bagatelle, prononça la phrase fatale.
La fée quitta immédiatement le foyer. Le berger regrettait amèrement sa faute et les enfants insistaient pour qu’elle revienne. La fée leur dit alors: «Si le père donne un baiser au premier qu’il rencontrera devant la porte demain matin, je reviendrai.» En ouvrant la porte le lendemain, le mari tomba sur un immense serpent! Une telle peur le saisit qu’il se hâta de refermer. La fée disparut alors complètement, et on n’en a plus jamais vu d’autre à Cotter.