Sur le bord du chemin, une coupe a été réalisée à travers le sol de le forêt. Prenez dans la main un peu de terre de chaque «horizon» - chaque couche, ou étage, du sol. N’hésitez pas à la malaxer entre vos doigts et à la humer. Percevez-vous ses subtilités, et ses différences de consistance et d’odeur?
Ce type de sol est appelé «podzol». Fréquent dans les forêts subalpines comme celle-ci, il est typique des climats froids et humides. On trouve à sa surface une couche d’humus brut de couleur brune, dans lequel germent de nombreuses graines. Il est formé principalement par les débris des aiguilles de conifères, qui se décomposent très lentement.
Si l’épaisseur, la structure ou la couleur de la terre peuvent fortement varier d’une région à une autre ou au sein d’une même région, l’histoire des différents sols est généralement semblable. Au départ, seule la roche nue est présente, jusqu’à ce qu’un lichen vienne s’y agripper. Il se développe peu à peu, attaquant la roche et permettant ainsi à des mousses d’y ancrer leur racines.
Aux mousses succèdent les herbes, puis les buissons, et finalement les arbres. Chacun de ces types de végétaux participe, par sa dégradation, à la formation de la couche d’humus. Petit à petit, le sol gagne ainsi en épaisseur, facilitant l’implantation de végétaux de plus en plus grande taille.