Durant des millénaires, l’homme s’est contenté de s’implanter en des lieux où l’eau était naturellement à disposition. Peu à peu, il s’est mis à dompter cette ressource, la déviant et la canalisant, notamment grâce aux bisses. Il a ainsi pu l’amener là où il en avait besoin, comme eau potable, pour l’irrigation, puis comme source d’énergie hydraulique, en l’utilisant pour actionner des moulins munis de meules ou de scies.
En 1875, avec l’invention de la dynamo, une nouvelle forme d’énergie est devenue disponible: l’électricité. Sa distribution à distance et son utilisation de manière étendue ont rapidement suivi. La course à l’électron était lancée.
Quelques années après sont apparues les premières turbines hydrauliques, qui se sont avérées être un excellent moyen d’entraînement des génératrices électriques. Leur utilisation était toutefois limitée par l’ampleur des investissements nécessaires à la construction de barrages.
Si l’eau était alors devenue une ressource aux multiples visages, son rôle électrogène a pourtant peu été exploité dans un premier temps. Les combustibles fossiles, plus faciles d’utilisation, occupaient en effet le devant de la scène. Ce n’est que dans la seconde partie du XXe siècle que les grands barrages se sont développés, notamment en raison d’une demande d’énergie sans cesse croissante. De 1950 à 1970, près de 80 barrages de plus de 15 mètres ont ainsi été construits en Suisse. On compte aujourd’hui plus de 150 barrages dans le pays, principalement dans les Alpes.