Contrairement à la plupart des forêts de Suisse, peuplées de conifères et exploitées à des fins de production et de rentabilité, celle-ci a conservé une remarquable richesse d’essences feuillues. On y trouve érables, frênes, sorbiers, tilleuls, pruneliers, cornouillers mâles, chênes et cytises. Le hêtre, qui est dominant plus à l’ouest, cède peu à peu de la place à mesure que le climat devient plus sec.
Le couvert forestier moins dense et la présence de plusieurs clairières favorisent le développement d’une végétation spécifique aux lisières. Ces surfaces sont notamment colonisées par le géranium sanguin, qui tire son nom de la couleur que prennent ses feuilles en automne. Un autre invité de ces clairières est le pois de Fully, qui était probablement cultivé dans les environs à l’Age du bronze, avant de retourner à l’état sauvage.
A cette importance écologique de la forêt des Follatères s’ajoute un rôle longtemps négligé, celui de protection naturelle contre les éboulements. Comme indiqué au poste 3, les chutes de blocs sont fréquentes ici et peuvent s’avérer catastrophiques lorsqu’elles se poursuivent sur plusieurs centaines de mètres sans être freinées par des arbres. Consciente depuis 1876 de cette utilité des zones boisées, la Confédération a entrepris de protéger et d’assainir les forêts de montagne, en maints endroits surexploitées.