Les premiers châtaigniers auraient été plantés ici vers l’an 1200, en particulier pour profiter de leurs fruits. La châtaigne constitue en effet un aliment complet et nourrissant, comparable au seigle. Elle peut notamment être consommée sous forme de pain, de biscuits, de confiture ou de purée.
Avant l’assainissement de la plaine du Rhône, cet arbre nourricier, qui ne nécessite pas de traitements chimiques, était considéré comme indispensable à la survie des populations locales. A la fin du XIXe siècle, il occupait encore de vastes surfaces sur le flanc des coteaux. Chaque famille possédait quelques arbres, entretenus avec soin par la taille et la greffe.
Paradoxalement, la sauvegarde de cette châtaigneraie, aux dépens d’une extension du vignoble, a été motivée par un tout autre intérêt. Comme elle assure la protection du village de Fully en retenant les pierres emportées par les crues torrentielles de la Ravine Neuve, elle a été déclarée «oeuvre d’utilité publique» en 1958, sur la proposition du Département fédéral de l’intérieur. Elle est depuis l’objet de soins particuliers, pour le plus grand plaisir de tous.