Les mémoires de Pierrefleur décrivent en détail comment la nouvelle foi s’est déployée, avec les résistances, les conflits et les joies qui l’ont accompagnée. On y voit ainsi Guillaume Farel - principal réformateur de Suisse romande - introduire les idées nouvelles à Orbe, après avoir fondé les églises évangéliques de Genève, Aigle, Neuchâtel et Grandson.
Mais c’est surtout d’un jeune Urbigène, alors fraîchement revenu d’un séjour estudiantin à Paris, dont la ville se souvient. Pierre Viret, persuadé par Farel de devenir prédicateur, prêche à Orbe, parcourt la campagne vaudoise et participe en 1536 à la « dispute de Lausanne », qui aboutit à la victoire de la Réforme en terre vaudoise.
Destitué par les Bernois suite à un désaccord sur la discipline de la sainte cène, Viret part pour Genève. Il enseigne et prêche ensuite à Nîmes, Lyon et Orange, puis termine sa vie en 1571 à Orthez, en Navarre.
Reconstruite en 1695, la maison de Pierrefleur n’existe aujourd’hui plus sous sa forme originelle. Les écrits de son illustre habitant lui ont heureusement survécu, bien qu’ils soient devenus eux aussi difficiles à trouver.