Suite à l’endiguement du Rhône et au drainage de la région au XIXe siècle, de grandes surfaces gagnées sur les marais ont été transformées en plantations. En 1950, on trouvait ici la moitié des peupliers du canton de Vaud. Essentiellement destiné à la fabrication d’allumettes, ce bois a perdu son intérêt depuis que les briquets se sont répandus. De plus, ces monocultures fragiles (face au vent par exemple) sont gourmandes en eau et leur sous-bois est écologiquement pauvre.
Aujourd’hui, dans le cadre du projet de troisième correction du Rhône, les associations écologistes, dont Pro Natura, veulent revaloriser ces terrains. L’Etat de Vaud espère convaincre leurs propriétaires, dont la commune de la Tour-de-Peilz, du bien fondé d’un tel aménagement pour les générations futures.
Ainsi, l’utilisation de la région du Fort comme zone de débordement
en cas de crue permettrait au delta du Rhône de remplir à nouveau sa
fonction originelle, en offrant un refuge à de nombreuses espèces.
Aujourd’hui déjà, la disparition des peupliers a favorisé la
réapparition du tarier pâtre, une espèce d’oiseau potentiellement
menacée.