Au XIXe siècle, ce quartier forme une interface entre la ville et la campagne. Réalisée en 1838 grâce au comblement du vallon de la Louve, la place de la Riponne abrite le marché aux chevaux et une partie du marché artisanal. Elle est alors agrémentée d’un espace couvert, la Grenette, qui subsistera jusqu’en 1933. Une centaine de mètres plus au nord, la place du Tunnel accueille le marché bovin.
Tout aurait pu continuer ainsi paisiblement, sans l’intervention de Gabriel de Rumine, un riche rentier d’origine russe, formé à Lausanne. Décédé en 1871, il lègue à la ville la somme de 1’500’000 francs.
Cet argent doit être placé puis employé, quinze ans après sa mort, à la construction d’un édifice « jugé d’utilité publique par une commission de dix membres choisie et de moitié parmi les professeurs de l’Académie, de moitié parmi les magistrats de la ville. »
Le Palais de Rumine
Suivant les voeux du donateur, c’est en 1888 que le legs de Rumine est affecté à l’édification d’un bâtiment qui accueille l’Université, la bibliothèque, les musées cantonaux et le musée industriel de la ville.
Achevé en 1906, le Palais de Rumine, avec son architecture d’inspiration florentine, suscite alors une certaine polémique; il ne ressemble à aucun autre bâtiment lausannois; et forme avec la cathédrale un couple fort peu assorti. Aujourd’hui, le Palais de Rumine abrite encore plusieurs musées, ainsi que la bibliothèque universitaire.