Lors de l’expansion de la ville au XIXe siècle, ses nombreux vallons - jusqu’alors utiles à sa défense - constituent autant de barrières pour la mobilité des habitants et des marchandises. Or Lausanne se trouve sur des axes routiers importants qui relient la France à Berne et à l’Italie.
La traversée de la capitale vaudoise constitue un parcours long et sinueux, rempli de montées et de descentes et de virages étroits à angle droit. En 1836, pas moins de 500 véhicules par jour empruntent la rue de Bourg en automne, et 350 en hiver. La ville, aidée par le Canton, doit s’adapter à ces lourds chars de marchandises et à leurs attelages de huit à dix chevaux.
La ceinture Pichard
C’est le premier ingénieur cantonal vaudois, Adrien Pichard, qui parvient à neutraliser la topographie lausannoise, en créant autour de la vieille ville une ceinture routière où viennent se greffer les principales routes. Son projet se réalise à partir des années 1840.
Un pont magistral est construit entre Saint-François et Bel-Air, le « Tunnel » est percé sous la rue de la Barre, puis la Louve est voûtée et sa vallée comblée. La ceinture Pichard se voit par la suite complétée et rejointe par de nombreuses routes et de nouveaux ouvrages, comme les ponts Chauderon et Bessières, au tout début du XX
Outre son aspect pratique, le Grand-Pont et ses deux hauteurs d’arches - dont la deuxième a été enterrée lors du comblement de la vallée du Flon en 1873 - a longtemps constitué une des principales attractions touristiques de Lausanne.