Un cours d’eau naturel a tendance à évoluer au fil du temps. La force du courant creuse les berges là ou il est le plus rapide – sur l’extérieur des virages. En même temps, l’eau dépose aux endroits de faible courant – sur l’intérieur - les sédiments comme le sable et les graviers qu’elle transporte. Ainsi, les méandres ont tendance à se déplacer vers l’extérieur, à s’accentuer.
Ce phénomène progressif est accompagné par des épisodes catastrophiques. Lors des crues, la rivière sort de son lit et sa force érosive est démultipliée. Si un méandre forme un détour important, elle crée alors un nouveau chenal plus direct, en coupant le virage. L’ancien méandre, inutilisé, devient ensuite un «bras mort», comme ici.
Ce plan d’eau n’est pas l’unique témoin du temps où le cours de l’Orbe était différent. En observant le champ situé derrière, on remarque qu’il est bordé par un talus. C’est là la limite de l’ancien lit de la rivière, qui a érodé tout le terrain en-dessous, formant une «terrasse alluviale». Au-dessus du talus, une seconde terrasse semblable est visible, témoin d’une époque encore plus lointaine où l’Orbe divaguait jusqu’au bas des pentes boisées du vallon. Un œil attentif peut d’ailleurs percevoir que le pâturage est occupé par une végétation de zone humide, qui indique une influence persistance de l’eau sur ce terrain.