Le Grand Morcel est formé d’une mosaïque de différents biotopes. Une telle zone alluviale se forme lorsqu’une rivière au libre cours abandonne un ancien bras, qui se comble peu à peu, se végétalise puis se transforme en forêt, avant d’être à nouveau inondé. Ce cycle naturel entretient un paysage varié, qui évolue au fil des ans. Très riches, les zones alluviales abritent presque 50% des espèces végétales du pays, alors qu’elles n’occupent que 0.5% du territoire.
Ici, même si la rivière est à l’origine de la formation de cette zone humide, on ne peut plus vraiment parler de zone alluviale. La rivière ayant été canalisée, elle ne change désormais plus de cours, ce qui met fin à cette dynamique. Sans intervention humaine, cette zone marécageuse serait appelée à disparaître pour former une forêt, ou un pâturage comme celui qui borde le bras mort du poste précédent.
Avec la canalisation des rivières, le nombre de nouvelles zones humides diminue fortement, et plusieurs disparaissent chaque année. Cette raréfaction constitue une menace pour de nombreuses espèces. Par exemple, certains batraciens se retrouvent isolés dans des biotopes très éloignés les uns des autres. Les populations se reproduisent alors en vase clos, développant une consanguinité qui les fragilise. De plus, en cas de sécheresse, elles ne disposent pas d’autres zones humides à proximité où se réfugier, et risquent alors l’extinction.