Comme la région est sous la domination de Berne, Gouret s’adresse directement à ce gouvernement, afin de soustraire le futur canal aux juridictions seigneuriales locales qui pourraient freiner son exploitation.
Il rédige un mémoire où il met en évidence les avantages qu’en retirerait l’Etat bernois: ravitaillement des armées plus facile en temps de guerre et transport de vin plus sûr et moins coûteux en bêtes et en fourrage que par voie terrestre. Convaincus, les Bernois octroient les concessions nécessaires, tout en négociant un tracé qui les arrange.
Gouret obtient ainsi divers droits, sur les terrains traversés par le canal, sur l’eau des rivières et sur le bois des forêts alentour, nécessaire à la construction des barques et des écluses. De plus, les entrepreneurs à l’origine du canal détiendront le monopole des transports et pourront établir eux-mêmes ses règles d’exploitation.
Une société du canal est alors créée. Outre les actionnaires que Gouret recrute en Hollande, à Berne et à Genève, il gagne la complaisance de personnalités influentes au sein des Provinces-Unies et à Berne en leur offrant une action gratuite. Le projet peut ainsi débuter.