Des charpentiers pour réparer les écluses et les barques et des maçons pour entretenir les murs. Et aussi des forgerons, des cordiers et de simples manoeuvres. De même, des commis organisent et surveillent les transports et en tiennent la comptabilité. Ils logent au port et tiennent même une auberge, à Entreroches.
Enfin, des bateliers dirigent et halent les barques. Comme les recettes du canal sont variables, ce sont de simples paysans de la région qui s’y attellent. Passés maîtres dans l’art de percer subrepticement les tonneaux de vin, ils laissent une image d’ivrognes querelleurs et pourraient être à l’origine de l’expression « aller sur Soleure » - avoir trop bu.
De plus, malgré la faillite du projet de liaison navigable entre le Rhin et le Rhône, Entreroches n’est pas considéré comme un échec. Il influence son époque, et les prouesses techniques réalisées sur ce canal font deux émules.
Le canal de l’Aarberg est construit pour faciliter le transport entre Morat et Berne. Mis en service au printemps 1647, il est abandonné une trentaine d’années plus tard, à cause de son coût d’entretien trop élevé.
Quant au canal de Stockalper, il doit mettre en valeur le col du Simplon en reliant Brigue au lac Léman. Il n’est finalement achevé que sur 8 km, entre Vouvry et Collombey, de 1651 à 1659. Les difficultés du terrain et l’inachèvement d’Entreroches causent sa perte.