Ces roches sont agencées en couches superposées. Leur structure horizontale actuelle semble ne pas avoir été perturbée depuis leur création au fond d’une mer tropicale. Et pourtant, ni le climat, ni les crêtes environnantes n’évoquent cet univers digne des Bahamas.
Afin de comprendre ce contraste, intéressons-nous au deuxième chapitre de l’histoire géologique du Jura.
Depuis sa formation, la surface de notre planète n’a jamais été immobile. La croûte océanique, qui repose sur le manteau, s’alourdit considérablement en vieillissant. Ainsi, après plusieurs dizaines de millions d’années d’existence, elle devient plus dense que le manteau (dont la consistance est proche de celle du dentifrice) et finit par s’y enfoncer (subduction). C’est ce phénomène qui provoque la «collision» (séismes, volcans, etc.) et le «déchirement» (dorsales) des continents.
Le continent européen, sur lequel se situait à l’époque nos fonds marins tropicaux, a ainsi doucement commencé à quitter les tropiques pour migrer vers le nord.