Derrière cette forêt apparemment banale, l’influence de la rivière commence à se faire sentir. Même si les crues n’arrivent que rarement jusqu’ici, nous ne sommes qu’à environ un mètre au-dessus du niveau normal du cours d’eau. Invisible, l’eau s’étend en dehors du lit de la rivière et imprègne comme une éponge le sous-sol avoisinant, formant une nappe phréatique.
Le niveau de cette nappe fluctue au fil des saisons et des conditions climatiques. Il atteint parfois les racines des arbres situés aux alentours de la rivière. La plupart des arbres ne supportant pas d’avoir « les pieds dans l’eau », ce sont des espèces bien spécifiques qui s’installent ici.
La forêt située un peu plus loin sur le chemin correspond au stade adulte de cette forêt dite « forêt alluviale d’essences à bois tendre ».
Les principales espèces d’arbres typiques de cette forêt sont le frêne, le saule marsault, le saule blanc et l’aune blanchâtre.
D’autres arbres, avec des racines peu profondes qui restent hors de portée de la nappe phréatique, peuvent également se développer dans cette zone. C’est cette particularité qui permettait à l’épicéa de survivre ici. Ce bois rectiligne à croissance rapide, très apprécié pour son rendement, a ainsi pendant plusieurs décennies remplacé de nombreuses forêts naturelles, entraînant une banalisation de nos paysages. Toutefois, le sol trop humide a fragilisé la forêt d’épicéa set l’a livrée aux bostryches.
Aune blanchâtre, chêne pédoncule, frêne commun et peuplier noir.